A- A+
read
  • Image
    Alina Spotlight

Un souffle nouveau

Alina Alman

La création de ce comité était nécessaire à Nice, car elle permet aux jeunes Arméniens de la Côte d’Azur de se réunir et de se rencontrer. Nice étant une ville attractive pour de nombreux jeunes actifs, nous avons remarqué que notre réseau de jeunes professionnels se constituait de Niçois mais aussi d’Arméniens venant d’autres villes de France et même d’autres pays.

Depuis 2021, Alina Alman a pris la présidence de l'UGAB Nice mais également du comité de Jeunes Professionnels (YP) à Nice. Cette enfant « UGAB » a toujours été investie auprès de l’organisation par sa participation à de nombreux programmes et a réussi le pari d’insuffler une nouvelle dynamique auprès de la communauté arménienne de Nice. Plus que jamais, Alina et son équipe souhaitent fédérer la jeunesse autour d’événements de networking mais aussi grâce aux programmes que l’UGAB offre dans le monde entier.

Comment a débuté votre engagement à l’UGAB et quels aspects de l’organisation vous ont attiré ?

Dans mon enfance, de mes 7 ans à mes 13 ans, j'ai participé aux différentes colonies de vacances de l'UGAB France. J'en garde de merveilleux souvenirs et grâce à ces expériences, j’ai créé de fortes amitiés avec les autres participants. Puis, en 2013, je suis devenue animatrice à la Colonie de Vacances d’été de l’UGAB. J'ai également participé au programme Discover Armenia en 2011. Ce programme m’a beaucoup marquée car il s’agissait de mon premier voyage en Arménie, c’était en somme un vrai voyage découverte ! Je tiens d’ailleurs à remercier mes parents qui m’ont permis de participer à ces différents programmes, et ce dès mon plus jeune âge.

En 2021, la présidente de l’UGAB Nice, Mme Shaké Hagopian Clausen, a soumis ma candidature au poste de présidente de la section à l’UGAB France. Je souhaitais m’investir davantage dans l’UGAB car c’est une organisation qui m’est familière, et c’était une belle occasion pour moi de lui rendre tout ce qu’elle m’avait apporté. Bien sûr, je voyais en cette nouvelle prise de responsabilité une possibilité de développer mon engagement pour l’Arménie.

Pouvez-vous décrire les objectifs de votre comité et de quelle manière celle-ci sert la communauté arménienne locale ?

Nous avons décidé, en accord avec l’UGAB France et l’UGAB Monde, de créer un comité de jeunes professionnels (Young Professionals) de l’UGAB à Nice, dans le but de fédérer et de rassembler les jeunes d’origine arménienne à Nice, et de façon plus générale sur la Côte d’Azur.

L’objectif était d’offrir aux jeunes professionnels des opportunités de networking, personnelles ou professionnelles, mais aussi d'engagements communautaires, grâce à l'organisation d'événements sociaux, culturels et humanitaires.

A posteriori, je pense que la création de ce comité était nécessaire à Nice, car elle permet aux jeunes arméniens de la Côte d’Azur de se réunir et de se rencontrer. Nice étant une ville attractive pour de nombreux jeunes actifs, nous avons remarqué que notre réseau de jeunes professionnels se constituait de Niçois mais aussi d’Arméniens venant d’autres villes de France et même d’autres pays. Ce réseau leur a permis de rencontrer leurs pairs mais aussi de continuer à s’investir dans la vie associative arménienne comme ils le faisaient dans leur ville d’origine, et pour certains de découvrir la vie associative et l’envie de s’engager à travers notre comité.

Si vous pouviez décrire votre programme en 3 mots, quels seraient-ils ?

Networking, culture et solidarité !

Networking car nous souhaitons que chaque Arménien de notre communauté trouve en l’UGAB un espace où partager des expériences communes, une organisation qui soit une source d’opportunités et qui réponde aux besoins et aux aspirations de chacun, quels que soient l'âge et le parcours.

Culture car l’UGAB permet de diffuser et de promouvoir la richesse de l’histoire et du patrimoine arméniens.

Solidarité car notre nation fait face à des défis immenses qui appellent un engagement et un soutien de la diaspora sur le long terme

Pourriez-vous nous décrire certaines de vos récentes réalisations et les projets que vous souhaiteriez mener dans le futur ?

En octobre 2022 et en décembre 2023, nous avons participé, avec les jeunes professionnels de l’UGAB Nice, au programme humanitaire AGBU ACT de l’UGAB, qui vient en aide aux réfugiés d’Artsakh en Arménie. En 2022, nous avons organisé le concert d’un chœur polyphonique arménien à l’Église anglicane de Nice. Ce dernier a rassemblé plus de 200 personnes et nous a permis de lever une somme conséquente pour le Fonds Humanitaire Mondial de l’UGAB.

En 2023, nous avons organisé de nombreux afterworks avec plusieurs intervenants qui ont partagé leur expérience sur l'entrepreneuriat et leurs connaissances dans plusieurs domaines d’expertise. Ce format a eu beaucoup de succès auprès de notre communauté et nous souhaitons le renouveler en 2024. De plus, nous avons aussi organisé des événements culturels comme des conférences/dédicaces, des projections de film ou encore des expositions.

Enfin, nous avons lancé la chronique « Arménice » sur la Radio Chrétienne Francophone de Nice Côte d’Azur. Il s’agit de chroniques en lien avec l’Arménie, l’arménité et l’UGAB et ses programmes. La diffusion se fait chaque semaine le jeudi et le samedi. Les podcasts sont d’ailleurs disponibles sur le lien suivant : www.rcf.fr/actualité/armenice.

Dans le futur, nous souhaitons organiser d’autres événements culturels, des événements sociaux de type afterworks ou dîners, ainsi que des événements caritatifs. Du 17 au 20 mai 2024, les YP de l’UGAB Nice ont organisé un week-end à Venise ouvert aux jeunes professionnels de l’UGAB du monde entier, pour découvrir l’île Saint-Lazare des Arméniens et en apprendre plus sur la présence arménienne à Venise.

Y’a-t-il une chose que vous souhaiteriez que les gens sachent à propos de l’UGAB ?

Il est important que les gens sachent que l’UGAB existe dans le monde entier depuis 118 ans et qu’il s’agit de la plus grande organisation mondiale à but caritatif consacrée à la préservation et à la promotion du patrimoine arménien.

La dimension internationale de cette organisation est fondamentale. Notre comité de jeunes professionnels ainsi que notre activité s’inscrivent dans le réseau mondial des Young Professionals de l’UGAB, qui compte aujourd’hui 41 comités à travers le monde. C’est un réseau qui nous permet de rencontrer virtuellement, à travers des réunions en ligne, ou en présentiel, à travers des événements comme le FOCUS, les autres jeunes professionnels du monde qui font partie comme de la grande famille UGAB. Ce sont ces liens internationaux qui nous permettent d’unir nos forces pour avoir encore plus d’impact dans nos projets en faveur de l’Arménie.

Comment votre engagement au sein de l’UGAB a-t-il forgé votre identité au sein de votre famille, auprès de vos amis et dans votre carrière ?

Mes deux parents sont Arméniens d’Istanbul et je fais partie de la première génération née en France. J’ai bénéficié d’une double culture qui est à mon sens une grande richesse et que j’aime  faire découvrir à tous les Arméniens et non-Arméniens de mon entourage, tant dans le domaine personnel que professionnel. De plus, mon engagement associatif au sein de l’UGAB suscite la curiosité des personnes qui m’entourent et je suis toujours fière de présenter l’organisation et ses programmes.

En 2018, lorsque j’étais étudiante en orthophonie, j’ai eu l’occasion, à travers une mission humanitaire, de rencontrer une petite fille sourde dans un village en Arménie. Avec un ami étudiant en médecine, nous avons voulu aider sa famille et cette petite fille a pu bénéficier de la pose d’un implant cochléaire qui lui permet aujourd’hui d’entendre. Cette belle expérience me donne envie de continuer à m’engager en Arménie à travers ma profession d’orthophoniste.

Sur une note plus personnelle, quelle est votre tradition arménienne préférée ?

La tradition arménienne que je préfère est la cérémonie de la bénédiction des raisins qui a lieu chaque année le dimanche de l’Assomption. Les raisins bénis représentent l’esprit du Christ et cette fête est une célébration de l’amour que Jésus avait pour sa Sainte-Mère. Après la cérémonie, les raisins bénis sont distribués aux fidèles qui n’en ont pas mangé toute l’année jusqu'à ce jour. Ils peuvent aussi en apporter chez eux, notamment pour les personnes âgées de leur famille qui n’ont pas pu se déplacer. C’est une célébration à laquelle je participe à l’Église depuis que je suis petite et elle représente pour moi un beau moment de partage et de convivialité.

avril 25, 2024