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En novembre dernier, l’UGAB a organisé deux événements dans son centre culturel : la rencontre "Cinéma et héritage : regards croisés", et le lancement du numéro hors-série "Si l’Arménie était le centre du monde" de la revue Kometa. Ces rendez-vous ont mis en lumière la richesse culturelle et artistique arménienne tout en invitant le public à réfléchir sur des thématiques universelles comme l’héritage, la mémoire et la créativité.
Le cinéma comme miroir de l’identité
Le 14 novembre, l’UGAB France et le comité des Jeunes Professionnels (YP) de l’UGAB Paris ont poursuivi leur cycle Les rencontres YP x Alumni. Ces rendez-vous réguliers accueillent des professionnels et alumni de l’UGAB autour d’un secteur professionnel. Après l’engagement, la gastronomie et le luxe, cette quatrième table ronde était dédiée au cinéma.
Quatre personnalités d’envergure étaient présentes : Simon Abkarian, comédien et metteur en scène, Tamara Stepanyan, réalisatrice, Vasken Toranian et Varante Soudjian, réalisateurs. Modérée par Alice Fernandez et Juliette Kaprelian, professionnelles du secteur, cette rencontre a exploré les liens complexes entre création artistique et héritage culturel.
Les intervenants ont partagé leur expérience et la manière dont leur double identité franco-arménienne nourrit leur art. Simon Abkarian a souligné la nécessité de raconter l’histoire des Arméniens au cinéma afin d’être entendus et reconnus, et a indiqué que les artistes arméniens manquaient aujourd’hui de moyens pour le faire. Vasken Toranian a développé son rapport au format documentaire et à la réalité des personnes qu’il filme sur le terrain, notamment dans son film “Le monde de Kaleb” (disponible sur Amazon Prime Vidéo).
Tamara Stepanyan s’est quant à elle livrée sur son enfance au Liban, ses études de cinéma et ses premières expériences cinématographiques. La réalisatrice de “Village de femmes” a également partagé des anecdotes de tournage avec les villageois arméniens à la frontière azérie, et les enjeux de financement. Varante Soudjian a quant à lui exprimé la nécessité de se soutenir entre artistes arméniens et d’apporter de l’aide aux plus jeunes qui souhaitent se lancer dans le cinéma.
Les quatre intervenants ont plaidé la nécessité de créer un “CNC arménien” chargé de financer les créateurs d’origine arménienne dans le monde, afin d’encourager le rayonnement international de la culture arménienne. De son côté, l’UGAB soutient la création artistique à travers son programme de bourses. Chaque année, 20 000 € sont investis pour aider des artistes et cinéastes à financer et mettre en œuvre leur projet. Plus d’informations sont disponibles sur https://ugabfrance.org/scholarships.
L’échange ne s’est pas limité à des témoignages ; il a aussi permis au public d’interagir avec les intervenants, rendant la soirée particulièrement vivante.
Un hors-série pour recentrer le regard
Le 15 novembre, le Centre culturel arménien de l’UGAB Paris accueillait une soirée unique autour du lancement du numéro hors-série de la revue Kometa, intitulé « Si l’Arménie était le centre du monde ». Cette publication s’inscrit dans un projet plus large visant à recentrer la perception des cultures souvent marginalisées.
En tant que partenaire financier, l’UGAB a invité la revue Kometa pour la soirée de lancement de son numéro consacré à l’Arménie. La soirée a accueilli des lectures, des témoignages d’artistes et de penseurs ayant contribué au numéro. Elle s’est poursuivie par un concert du groupe de musique traditionnelle Dziran, suivi d’un cocktail avec des spécialités arméniennes.
À quoi ressemblerait le monde si les influences dominantes étaient renversées ? Quels seraient nos livres de chevet, nos rêves, nos légendes ? Kometa a choisi l’Arménie en partenariat avec l’UGAB, Le dessous des Cartes d’Arte et le festival Un Week-end à l’est.
Ce numéro fait vivre et vibrer le pays sans l’enfermer dans sa seule histoire douloureuse. On y croise des descendants des rapatriés de Staline et des cinéastes fantasques, un prisonnier turc et des volontaires arméniens, des aventuriers, des écrivaines, des musiciennes, ou encore une chercheuse spécialisée dans l’étude des champignons. Des passeuses d’histoires et des gardiens de la mémoire.
Kometa est une revue trimestrielle indépendante, vendue sur abonnement et en librairie. Née du choc de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, elle rassemble reportages, enquêtes, entretiens, photos et cartes pour explorer notre monde qui bascule. Auteurs, autrices, journalistes et artistes français ou étrangers, en exil ou en résistance, travaillent ensemble pour chaque numéro de la revue.
La soirée a captivé les participants, qui ont pu découvrir un panorama éclectique de talents arméniens et repartir avec une nouvelle perspective sur un pays à la fois ancré dans ses traditions et tourné vers l’avenir.
La revue est disponible en librairie et sur le site de Kometa : https://kometarevue.com.
Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°324