Au-delà des stratégies de leadership que j'essaie d'appliquer dans mon quotidien, le programme Goriz m'a également incité à intégrer la perspective arménienne dans mes centres d'intérêt.
Née à Moscou, Maria Bagdasarova a déménagé à Bruxelles en 2015 où elle est responsable des projets et des affaires diplomatiques pour le Congrès juif européen. Engagée avec le comité des Jeunes Professionnels de l’UGAB en Belgique (YP Belgium), Maria a été un membre actif des différents programmes de l’organisation en Europe.
Comment a débuté votre engagement à l’UGAB et quels aspects de l’organisation vous ont attiré ?
Mon engagement avec l'organisation a commencé avec le programme « A Europe of Diasporas » mené par l'UGAB Europe en 2015-2016, qui visait à explorer la notion de diaspora et à trouver des synergies entre les communautés arméniennes, juives, roms et assyriennes en Europe. J'ai toujours accordé beaucoup d'importance au dialogue interculturel et intercommunautaire, ce projet me tenait donc à cœur. À l'époque, je venais de quitter Moscou pour m'installer à Bruxelles et l’UGAB m’a réservé un très bon accueil. J’ai été agréablement surprise de découvrir à quel point l’organisation est inclusive envers les membres de la communauté arménienne à travers le monde. Peu de temps avant mon déménagement, je suis allée en Arménie pour la première fois afin de me reconnecter avec mes origines. Je souhaitais trouver un cadre afin d’aider la communauté arménienne et mettre en pratique mes compétences et mes intérêts. Mon chemin a alors croisé celui de l'UGAB Europe et de son directeur de l'époque, Nicolas Tavitian.
Depuis, j'ai participé à de nombreux programmes et initiatives de l'UGAB, tels que Goriz et YERIA, ainsi qu'à des événements comme le YP FOCUS de São Paulo, qui a été une occasion unique de rencontrer et d'échanger avec les jeunes professionnels arméniens d’occident.
De plus, après avoir participé aux activités des YP Belgium durant plusieurs années, je suis devenu membre de son comité de pilotage en 2019.
Pouvez-vous décrire les activités des YP Belgium, partager certaines de vos récentes réalisations et les projets que vous souhaiteriez mener dans le futur ?
Notre comité relance ses activités après une interruption causée par la pandémie de COVID-19. Nous travaillons actuellement sur une série d'événements socio-professionnels et éducatifs qui débuteront fin avril par un Afterwork à Bruxelles. Nous nous réjouissons de retrouver nos membres et d'en rencontrer de nouveaux. Nous prévoyons également d'organiser des forums de recherche d'emploi et d'orientation professionnelle, ainsi que des conférences et des ateliers sur des sujets variés tels que l'entrepreneuriat, les crypto-monnaies ou encore la finance. Bien sûr, nous continuerons de nous rencontrer pour des évènements festifs et pour le « Fireside Chat », évènement crée par notre comité mettant en lumière une personnalité éminente de la communauté arménienne.
Nous collaborons également avec l'UGAB Europe et le siège social de l’organisation à New York et mobilisons notre réseau local afin de soutenir les collectes de fonds et les programmes humanitaires en faveur de l'Artsakh et de l'Arménie.
En tant qu’alumnus du programme de développement au leadership Goriz, pourriez-vous nous décrire comment celui-ci a contribué à votre développement professionnel et/ou personnel ?
Participer à ce programme a été une expérience extrêmement stimulante et enrichissante. Je tiens d’ailleurs à féliciter et à remercier l'équipe organisatrice. Goriz m'a donné l’occasion d’être aux côtés d’orateurs et de coachs de très grande qualité et de m’enrichir de leurs expériences et de leurs conseils. J’ai noué des relations fortes avec les autres participants, partageant avec eux des valeurs et des idées communes. Les exercices pratiques portant sur l'autoréflexion, lors du premier séminaire de Bruxelles, nous ont permis d’identifier et de définir les domaines sur lesquels travailler. Lors du second séminaire à Erevan, les ateliers étaient axés sur l'analyse des défis auxquels les participants ont été confrontés dans leur carrière. Grâce aux connaissances acquises auprès des intervenants et des autres participants, je suis rentrée chez moi avec le sentiment d'avoir acquis des compétences et de pouvoir mieux gérer le projet professionnel sur lequel je travaillais à l'époque.
Entre les deux séminaires, j'ai eu la chance d’être consultante pour le projet Tonir Wedding en Arménie. Celui-ci était à la recherche d’experts, par le biais du programme Together4Armenia de l'UGAB. Soutenir l’équipe d’un projet aussi inspirant et créatif dans le développement de son activité fut un réel plaisir et une grande source d’inspiration.
Au-delà des stratégies de leadership que j'essaie d'appliquer dans mon quotidien, le programme Goriz m'a également incité à intégrer la perspective arménienne dans mes centres d'intérêt. En tant que rédactrice spécialisée dans le patinage artistique, j'ai récemment publié un article sur les patineurs artistiques arméniens des Jeux Olympiques, dans des médias anglophones et arméniens. Cet article n'aurait pas vu le jour sans le réseau que j'ai réussi à entretenir grâce à l'UGAB.
Pouvez-vous nous partager votre expérience en tant que participante de l’initiative YERIA de l’UGAB, lors de votre voyage en Arménie pendant la guerre d’Artsakh ?
L’initiative YERIA a permis à 20 jeunes Arméniens de la diaspora européenne d’effectuer une mission de cinq jours en Arménie lors de la dernière semaine de la guerre d'Artsakh en 2020. Afin de mieux sensibiliser les pays européens à la crise humanitaire et appeler à la reconnaissance de l'Artsakh, nous avons cherché à recueillir le maximum de témoignages de civils victimes de la guerre menée par les forces azerbaïdjanaises. À Erevan, Etchmiadzin et Goris, nous avons eu l’occasion de rencontrer des réfugiés et écouter leurs témoignages et les épreuves qu'ils ont dû affronter, alors même qu’ils fuyaient les bombardements. De nombreuses victimes vivaient cette tragédie pour la deuxième fois en 30 ans. Nous avons également visité des établissements de santé et parlé avec des professionnels qui nous ont expliqué la gravité des blessures et des souffrances causées par les armes utilisées par les forces ennemies. Tous ces témoignages ont renforcé notre détermination à faire entendre notre voix en tant que nation.
D'un point de vue personnel, ce voyage a constitué une étape cruciale dans mon arménité et m'a incité à consacrer plus de temps et à travailler davantage pour l'avenir de l’Arménie et de l’Artsakh, afin de les rendre plus forts.
Selon vous, quels sont les principaux atouts de l'UGAB ?
Selon moi, le principal atout de l'UGAB est son réseau international, composé de communautés arméniennes du monde entier. De plus, l’organisation propose des projets et des programmes très divers, de la culture à l'indépendance des femmes en passant par la sensibilisation à la cause arménienne. L'organisation accorde également beaucoup d'attention et de ressources au soutien des futures générations. Elle réunit des leaders et des activistes extraordinaires qui, ensemble, œuvrent avec succès pour le bien de notre nation. L'ouverture de l'UGAB permet à chaque Arménien de trouver sa place au sein des projets mis en place, leur permettant ainsi de servir leur communauté locale, l'Arménie et l'Artsakh de manière significative.