septembre 01, 2023
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Une nouvelle co-présidence pour l’UGAB France

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    Nad Stéphane nam 23

Le 24 juin dernier, les membres du nouveau conseil d'administration de l'UGAB France se réunissaient avec le Board Mondial de l’UGAB, pour faire le bilan des activités de l'UGAB monde, de l'UGAB Arménie et de l'UGAB Europe, ainsi que les prochains axes de travail.

A cette occasion, Stéphane Petrossian a été nommé co-président de l'UGAB France, aux côtés de Nadia Gortzounian, co-présidente de l'UGAB France, et Camilio Azzouz devient président de l'UGAB Europe. Rencontre avec la nouvelle co-présidence de l’UGAB France dont le mandat est synonyme de continuité, de rajeunissement et d’ouverture.

NAM : Nadia, vous avez pris la présidence France et Europe en 2015. Quel premier bilan tirez-vous de ces dernières années et où en est-on aujourd’hui ?

Nadia Gortzounian : Depuis mon arrivée en 2015, nous n’avons cessé de professionnaliser l’UGAB France et de consolider les programmes existants. Nous avons également créé de nouveaux programmes en renforçant davantage nos liens avec l’Arménie et l’Artsakh. Sur le volet culturel, nous sommes fiers d’avoir créé le programme Discovers Talents, un concours de musique  qui vise à révéler la prochaine génération de musiciens arméniens qui pourront bénéficier de prêts d’instruments du fond UGAB France. Nous avons également mis en place le  Village Arménien, un forum en plein air dont la deuxième édition s’est tenue en mai dernier et a été un véritable succès. Nous avons également accéléré et enrichi notre accompagnement des stagiaires de l’Université Française en Arménie (UFAR) en France.

Depuis 2020, nos sections françaises participent activement au programme humanitaire global ACT qui a mobilisé plus de 70 bénévoles dans 10 pays et aidé plus de 18 000 personnes en Arménie et en Artsakh. Toujours pendant la guerre de 2020, l’UGAB France a créé la mission YERIA, pour alerter les autorités européennes et témoigner de la situation humanitaire et politique auprès de 50 observateurs et 15 journalistes. Le programme Arménie, Terre de Vie, créé en France en 2011, poursuit sa mission de rénovation d’écoles, d’approvisionnement en nourriture et d’animation pour les familles déplacées d’Artsakh. Concernant le développement économique enfin, le programme de leadership Goriz, lancé par l’UGAB France, a pu former les futurs leaders arméniens, avec déjà plus de 50 jeunes professionnels européens accompagnés depuis 2022.

NAM : Depuis le 24 juin dernier, l’UGAB France se dote d’une co-présidence et d’une présidence Europe : quelle est l’ambition de cette nouvelle organisation pour les prochaines années ?

Stéphane Petrossian : Je suis personnellement très admiratif du travail de Nadia et de ses équipes qu’elle mène avec brio. Mon mandat de co-président s’inscrit dans la continuité du précédent. Ma conviction est que l’UGAB France peut aller encore plus loin en s’ouvrant davantage aux non-Arméniens par son réseau, sa capacité à s’adapter et sa force de frappe. Pendant des années, la communauté arménienne internationale s’est beaucoup concentrée aux Etats-Unis. Aujourd’hui, l’Europe devient le centre où se développent des communautés arméniennes plus solides. En tant que fer de lance au niveau européen, l’UGAB France doit améliorer son impact et obtenir une plus grande visibilité auprès des donateurs, des politiques et des journalistes européens, afin de sensibiliser les non-Arméniens sur nos enjeux et ceux de l’Arménie. Nous y arriverons grâce au soutien de nos bénévoles, notre réseau de donateurs, nos collaborateurs, ainsi que les membres du Central Board. J’en profite pour remercier chaleureusement Camilio Azzouz, nommé à la tête de l’UGAB Europe, pour son soutien et son accompagnement. Nous avons également tenu à rajeunir le Conseil d’administration de l’UGAB France avec de nouveaux membres plus jeunes, afin de proposer une équipe dirigeante intergénérationnelle et d’augmenter notre impact.

NAM : Stéphane, vous avez été avocat d’affaires en M&A et vous êtes désormais Managing Partner pour un fond d’investissement. En quoi votre profil a-t-il suscité l’intérêt de l’UGAB ?

SP : Par mes différentes fonctions et mon parcours, je suis très sensible au rapports humains que j’entretiens dans ma sphère professionnelle, personnelle et familiale. Dans mon métier, je suis souvent amené à conserver et à conserver et enrichir des liens avec des entrepreneurs ou des familles afin de mener des projets sur le long terme. C’est ce que j’ambitionne en tant que co-président de l’UGAB France : élargir le réseau de l’UGAB, notamment au-delà de la communauté arménienne, pour développer et créer des projets qui font sens pour la communauté et pour l’Arménie. Je souhaite porter un message d’ouverture dans la communauté ainsi qu’à l’extérieur de celle-ci. Et je suis fier de pouvoir me lancer dans cette aventure avec l’aide de Nadia, en qui j’ai une totale confiance et qui a l’expérience et l’expertise pour mener à bien ces projets avec moi.

NAM : Quels sont les axes de travail sur lesquels vous souhaitez vous focaliser cette année ?

NG : Cette année, nous souhaitons poursuivre l’activité engagée en donnant un écho encore plus fort à nos actions. Nous souhaitons également consolider nos actions de développement en direction de l’Arménie. Dans le domaine de l’éducation par exemple, nous souhaitons instaurer plus de partenariats avec des écoles et des universités françaises afin de proposer aux étudiants arméniens des opportunités, mais aussi aux étudiants français la possibilité de découvrir l’Arménie et ses enseignements.

La culture tient une place prépondérante dans nos actions, c’est pourquoi il nous tient à cœur de développer en France le projet Katapult qui vise à dynamiser les industries créatives et culturelles en Arménie. Ce programme permet la mise en place de financements, de formations et de visibilité pour les artistes arméniens. Dans le domaine humanitaire, nous allons repenser nos actions pour qu’elles soient encore plus impactantes en Arménie et en direction des familles d’Artsakh. Enfin, nous irons plus loin dans la formation des élites économiques arméniennes de demain avec le programme Goriz, afin de générer in fine plus d'opportunités business en Europe et en Arménie. Je voudrais d’ailleurs remercier chaleureusement l’UGAB Arménie qui partage notre vision et qui est soutien et un partenaire indispensable dans la mise en œuvre de toutes ces actions à destination de l'Arménie et de l’Artsakh.

SP : Rappelons que l’UGAB n’est pas une association communautaire mais une ONG internationale. Nous œuvrons pour les Arméniens du monde entier : ceux qui sont proches de leurs racines, ou ceux qui sont en manque de repères. Nous souhaitons également partager notre culture aux non-Arméniens et favoriser le mélange des cultures. Tout le monde est le bienvenu à l’UGAB.

NAM : Aujourd’hui, peu de monde aborde la situation de l’Artsakh en France. Informer les non-Arméniens devient une priorité : comment alerter le grand public et qu’est-ce que l’UGAB met en place en ce sens ?

NG : Au-delà de nos actions humanitaires en Arménie et en Artsakh, l’UGAB France met en place depuis de nombreuses années un dialogue quotidien avec les hommes et femmes politiques français. L’UGAB s’impose comme un partenaire fiable pour la représentation de l'Arménie en France, avec qui mettre en œuvre des projets concrets : nous sommes par exemple, avec le CCAF, en première ligne du projet de convoi humanitaire en Artsakh porté par la France et soutenu par Mme Anne Hidalgo, M. Laurent Wauquiez, Mme Valérie Pécresse et M. Xavier Bertrand. Nous collaborons également avec d’autres associations car nous sommes convaincus qu’il y a une nécessité de s’unir aujourd’hui plus que jamais.

SP : Récemment, à l’occasion de notre 110e anniversaire, nous avons organisé un dîner en solidarité avec le peuple arménien ainsi qu’une  conférence sur le développement politique et économique de l’Arménie avec notre think tank APRI Armenia, qui a mis à l’honneur nos soutiens et nos partenaires, parmi lesquels Anne Hidalgo, Laurent Wauquiez, Nathalie Loiseau, Xavier Bertrand ou encore Valérie Pécresse. Nous sommes convaincus qu’il faut poursuivre et accélérer notre action en direction de l’Arménie et l’Artsakh afin de lutter contre la catastrophe humanitaire en train de se jouer sous nos yeux. Nous y arriverons grâce au soutien de nos bénévoles, nos partenaires ainsi que nos soutiens politiques et économiques. Aujourd'hui, l’UGAB a aujourd’hui la capacité de penser, déployer et construire des projets impactants qui peuvent changer la donne. La dynamique est déjà engagée.

Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°309