octobre 01, 2023
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L’UGAB au coeur du convoi humanitaire en soutien à l’Artsakh aux côtés des élus français

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    convoi humanitaire

A l’appel des autorités de la République d’Arménie et d’Artsakh, et du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF), la Maire de Paris a fédéré autour d’elle une vingtaine d’élus de collectivités territoriales françaises – la Région Auvergne Rhône Alpes, la Région Ile-de-France, la Région Hauts de France, la Région Sud, la Région Occitanie ainsi que les Mairies de Strasbourg, Lyon et Marseille – afin de constituer un convoi humanitaire à destination des Arméniens d’Artsakh. L’UGAB a organisé ce dispositif en étant la cheville ouvrière de la constitution et de l’acheminement de ce convoi humanitaire jusqu’à la frontière. 

Une opération humanitaire de grande ampleur

Fidèle à sa mission séculaire, l’UGAB a été au centre d’une opération humanitaire de grande ampleur en soutien aux Arméniens d’Artsakh. Depuis le 12 décembre 2022, le blocus du corridor de Latchin par l’Azerbaïdjan a provoqué une crise humanitaire et sanitaire de grande ampleur qui démontre à nouveau l’ambition génocidaire menée par le dictateur Aliev. Alertée par les autorités d’Artsakh, d’Arménie et par la communauté internationale, l’UGAB a immédiatement pris les mesures en son pouvoir pour répondre à l’urgence de la situation et tirer la sonnette d’alarme. 

A l’occasion de la commémoration du génocide arménien à la Mairie de Paris, l’UGAB France répondait à l’appel de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, de constituer un convoi humanitaire mené par les élus des grandes collectivités territoriales françaises. Grâce à l’action de la branche arménienne de l’UGAB, 10 camions furent mobilisés et composés de produits identifiés comme nécessaires par les autorités d’Artsakh avec lesquelles elles sont en lien étroit : des produits de première nécessité non périssables, en particulier du lait infantile, des générateurs électriques, des panneaux et des chauffe-eaux solaires ainsi que des vêtements chauds pour prévenir l’arrivée de l’hiver, particulièrement rude. Le financement du convoi fut permis par le soutien financier des Régions – Hauts de France, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Sud – et des villes de Paris, Strasbourg, Lyon et Marseille. L’UGAB France tient à remercier ses partenaires de longue date pour leur soutien indéfectible à l’endroit des Arméniens d’Artsakh et à saluer le professionnalisme de l’UGAB Arménie.

L’UGAB, représentée par la Co-Présidente de l’UGAB France Nadia GORTZOUNIAN et le Président de l’UGAB Arménie, Vasken YACOUBIAN, étaient tous deux présents au sein de la délégation des élus français en Arménie qui s’est rendue jusqu’à Kornidzor. Aux côtés du Ministre des Affaires Étrangères d’Artsakh et du Gouverneur du Syunik, ils ont pu présenter la situation aux élus et répondre à la presse afin qu’ils puissent agir. A l’issue de ce voyage, et face au refus des autorités azéries d’ouvrir corridor de Latchin, les élus français diffusaient un appel au Président de la République Emmanuel Macron afin qu’il saisisse dans les plus brefs délais le Conseil de Sécurité de l’ONU via une résolution demandant l’ouverture immédiate et inconditionnelle du corridor, permettant l’acheminement de l’aide humanitaire et la libre circulation des biens et des personnes.

Poursuite des combats

Le lendemain du déplacement des élus français à la frontière arménienne, l’Azerbaïdjan répliquait par des tirs à la frontière arménienne sur le village de Sotk, faisant quatre morts parmi les soldats arméniens. Cette nouvelle agression témoignant une nouvelle fois de la volonté génocidaire de l’Azerbaïdjan. A l’aide humanitaire, l’Azerbaïdjan répondait ainsi par la fureur des armes et la mort. Pour les élus français, au premier rang desquels Anne Hidalgo, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, Jeanne Barseghian et Michèle Rubirola, il y a urgence. « Ce qui est en train de se passer est qualifié comme tel par les experts internationaux comme un début de génocide » selon Anne Hidalgo. Xavier Bertrand, Président de la Région des Hauts de France s’indigne à son tour de l’indifférence internationale : « La communauté internationale ne bouge pas alors que faut-il ? Avoir d’ici quelques semaines, quelques mois des centaines de morts, des enfants qui n’ont pas accès à la nourriture, des gens qui n’ont pas accès aux soins pour que tout le monde se réveille ? ».

Une situation qualifiée de « génocide » par les experts internationaux

Cette action humanitaire s’inscrit dans un champ d’initiative plus large de l’UGAB. Alors que se tenait le 16 août dernier une réunion d’urgence sur la situation humanitaire au Conseil de Sécurité de l’ONU, le Président mondial de l’UGAB Berge Setrakian adressait un ensemble de courriers aux grands décideurs internationaux. Cette réunion faisait suite à la publication du rapport de Luis Moreno Ocampo, ancien procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui caractérise les actes commis par l’Azerbaïdjan comme étant la définition du génocide – famine, privation des moyens vitaux et entrave aux interventions humanitaires d’urgence – et insiste sur le fait que la menace génocidaire est imminente.

Dès le lendemain de cette réunion à l’ONU, Berge Setrakian adressait un courrier au Secrétaire d’État américain Antony Blinken et au Président français Emmanuel Macron. « Le temps des déclarations diplomatiques, des dénonciations publiques, des nobles résolutions est terminé. En réponse à sa violation flagrante du droit international et des Droits de l’Homme, l’Azerbaïdjan a visiblement vu dans la réaction tiède de la communauté internationale une permission tacite e poursuivre son entreprise d’éradication des Arméniens d’Artsakh. Le moment est venu d’empêcher un nouveau crime contre l’Humanité, avant qu’il ne soit trop tard. »

De même, Berge Setrakian a adressé un courrier aux représentants aux Nations Unies et au Conseil de Sécurité de l’ONU afin qu’ils qualifient le blocus de génocide et puissent s’appuyer sur la Convention des Nations Unies sur le Génocide de 1948 et ainsi prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour empêcher l’Azerbaïdjan de mener à bien son funeste dessein.

Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°310