mai 01, 2023
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Comment le Global Relief Fund de l’UGAB aide les familles d’Artsakh en danger

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    GRF nam 2023

Après la guerre de 2020, l’UGAB a aidé la famille Yessayan à se reconstruire à travers son programme Global Relief Fund et la générosité de ses donateurs. Aujourd’hui, cette famille, comme beaucoup d’autres, est à jamais reconnaissante pour l'aide de l’UGAB et restent résolument positifs et tournés vers l’avenir.

Entouré par la nature et les montagnes, le village d'Aknaghbyur en Artsakh était autrefois un petit coin de paradis pour de nombreuses familles arméniennes. Parmi elles habitaient Armen et Meliné Yessayan. Le couple se réveillait tous les matins avec le soleil, prenait un café, du pain et du fromage dans leur petit jardin, nourrissait les animaux et préparait leurs enfants Karine et Karen (2 et 5 ans) avant d’aller à l’école maternelle. Les époux se rendaient ensuite à l'école pour enseigner à la jeune génération la biologie et le russe. Leur salaire et les produits de leur petit jardin leur permettaient de gérer leur modeste foyer et de vivre une vie heureuse dans leur village natal.

Armen a quitté Aknaghbyur dans sa jeunesse. Habitué à une vie tranquille, il a élargi ses horizons en rejoignant l'institut médical de Stepanakert, pour devenir assistant médical. Il était loin de s’imaginer qu'il vivrait sa première expérience pratique sur un champ de bataille au lieu d’une salle d'opération.

Le jeune étudiant était à l'université lorsque la première guerre d'Artsakh a éclaté. Quand il entend le bruit des bombardements en plein cours d'anatomie, il se rappelle avoir rampé sous son bureau pour se protéger. Peu de temps après, il a été recruté par l'hôpital militaire et a mis sa vie en danger pour sauver celle des autres. Après la guerre, Armen a travaillé à l'hôpital médical jusqu'en 1997, puis a passé quelques années à l'étranger, avant de revenir à Aknaghbyur, où il a rencontré et épousé Meliné.

Cette dernière a aussi connu les horreurs de la première guerre d'Artsakh. Le père de Meliné a subi une brûlure au deuxième degré qui l’a contraint à des visites fréquentes avec sa fille chez Armen. Meliné et Armen se sont finalement mariés en 2015 et ont eu deux enfants.

De vieux traumatismes rouverts

Le 27 septembre 2020, début de la guerre des 44 jours, a changé leur vie pour toujours. Le couple n'a même pas envisagé de quitter le village. "Lors de la première guerre, de nombreux habitants des villages frontaliers ont fui vers Aknaghbyur, qui se trouvait juste derrière la ville de Chouchi. C'était une décision logique, explique Armen. »

Les hommes et certaines femmes du village – y compris la sœur de Meliné – ont reçu des armes pour se défendre. Le couple est arrivé à Stepanakert pour offrir son temps et son savoir-faire, comme la couture ou la préparation de colis pour le front. À son tour, Armen voulait rejoindre l'hôpital militaire, mais la longue pause dans sa carrière d’assistant médical l'a rendu inéligible.

Un mois plus tard, toutes les femmes ont finalement été évacuées vers les villes et villages voisins, plus sûrs. Meliné était la dernière femme à les rejoindre. Bien que leurs maris et frères soient restés, la prise de Chouchi par les Azerbaïdjanais a forcé les hommes à abandonner leur terre natale. Armen a dû laisser un ami derrière lui qui a été mortellement touché à la poitrine.

Il a finalement rejoint sa femme et ses enfants à Kajaran, et ils y ont vécu temporairement jusqu'à la signature de l'accord de cessez-le-feu trilatéral du 9 novembre entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie. Avec beaucoup de mal, ils ont pu recevoir les restes de son ami, qui a succombé à sa blessure, et l’enterrer. N'ayant plus rien d'autre que des souvenirs, les Yessayan ont décidé de se rendre en Arménie pour trouver sécurité et abri.

Un nouveau départ

En réponse à la guerre dévastatrice, l’UGAB a mobilisé son aide humanitaire pour surmonter la crise, en fournissant aux réfugiés civils des abris, de la nourriture et des moyens de subsistance. La sœur de Meliné a été la première à déménager à Erevan et à contacter l’UGAB Arménie pour trouver un abri aux membres de sa famille proche. Plus tard, d'autres membres de la famille, y compris les Yessayan, se sont réunis sous le même toit. Au final, le centre Vahe Karapetian de l’UGAB a accueilli cette famille élargie de 21 personnes. « Nous avons eu la chance de rencontrer des gens si généreux sur notre chemin. Nous étions déçus et démoralisés. Mais ici, à Erevan, nous avons reçu un niveau d'assistance qui nous a temporairement libérés des soucis quotidiens », explique Armen.

Après avoir vécu au centre pendant plusieurs mois, la plupart des membres de la famille Yessayan ont décidé de retourner à Artsakh pour reconstruire leur vie à Stepanakert, assez près de leurs terres perdues. D’autres ont décidé de rester à Erevan.

L’UGAB a aidé la famille en offrant à Armen un emploi temporaire. Il a été embauché pour superviser la préparation de nourriture et de colis de subsistance et coordonner les livraisons à d'autres familles déplacées. "Chaque approvisionnement correspondait à 700 colis, qui comprenaient des articles d'hygiène et de la nourriture, tels que de la viande, des produits laitiers, des œufs ou des légumes. C’était très complet", souligne Armen.

"Avec tout le soutien inconditionnel que nous avons reçu, je suis déterminé à toujours voir le verre à moitié plein - pour mes enfants, pour ma patrie."

Après neuf mois, l’UGAB a aidé la famille à trouver et à déménager dans un logement permanent dans le même quartier, en leur fournissant en outre des appareils électroménagers prioritaires tels qu'une machine à laver, un fer à repasser et une bouilloire.

Dans leur nouvelle maison, la famille Yessayan a été épaulée par l’UGAB et grâce aux donateurs du Global Relief Fund.

Désormais, plus d'un an et demi plus tard, les Yessayan sont installés à Yerevan. Vivre dans une maison avec jardin correspond à un retour à la vie d’avant. Meliné est contente du jardin dans lequel elle peut travailler la terre, cultiver ses légumes et ses fruits.

La famille Yessayan est à jamais reconnaissante pour l'aide qu'ils ont reçue en tant que famille déplacée. Armen se souvient d’un des passages du livre de Vahe Karapetian intitulé "Will That Belongs to an Armenian" : "Comme M. Karapetiim l'a écrit, c'est à nous de choisir si le verre est à moitié plein ou à moitié vide. Avec tout le soutien inconditionnel que nous avons reçu, je suis déterminé à toujours voir la vie du bon côté, pour mes enfants et pour ma patrie !"

Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°306