octobre 01, 2019
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Arménie, Terre de Vie 2019 : la jeunesse s’engage

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Du 13 juillet au 4 août 2019, les 33 bénévoles de la cinquième édition du programme humanitaire « Arménie, Terre de Vie », programme humanitaire de l’UGAB Jeunes Paris, se sont rendus à Sarigyugh, dans la région du Tavush au nord-est du pays. Notre but : continuer la rénovation d’une école dans ce village, aux portes de la frontière azérie. 

Après trois heures de car depuis Erevan, nous arrivons enfin dans le petit village de Sarigyugh. Le programme « Arménie, Terre de Vie » n’est pas étranger au village puisqu’il y avait déjà fait escale en 2017 pour rénover l’école élémentaire. Un riche programme nous attend : rénovation complète des cinq salles de classe du collège/lycée, du couloir principal situé au premier étage et de trois sanitaires. En parallèle : sensibilisation à l’hygiène bucco-dentaire, distribution de brosses à dents/dentifrices et de kits scolaires pour tous les élèves. Mais ce n’est pas tout. Cette année, des panneaux solaires photovoltaïques seront posés sur le toit de l’école afin de la rendre autonome en électricité !

A quoi ressemble une journée typique au cœur d’une mission humanitaire ? Déposés à l’école tôt le matin par un minibus bleu vintage, nous saluons avec joie les enfants déjà présents sur le perron de l’école et écoutons les consignes d’Edgar Voskanyan, l’expérimenté et bienveillant chef de chantier et habitant du village. En fonction des qualités et des compétences de chacun, Edgar et nos responsables Simon Landré, Méliné Ignatevossian et Tsorig Hagopian nous répartissent sur différentes taches : les uns s’occupent de passer l’enduit sur les murs et les plafonds, les autres installent les fenêtres, certains armés d’une masse cassent les sanitaires actuels avant d’en monter de nouveaux et d’autres déplacent, à la chaîne, de lourds sacs de ciment ou de carrelage.

A treize heures, nous descendons déjeuner en compagnie des ouvriers dans le réfectoire de l’école. Des genatz de ori sont souvent célébrés, selon le célèbre adage qui nous est rappelé : « Allez les jeunes ! Buvez plus pour travailler plus ! ». S’improvisent ensuite des siestes réparatrices sur les bancs de l’école, ou des parties de foot essoufflées avec les enfants toujours entrecoupées de câlins et de petits jeux taquins. Des moments précieux... Mais déjà le petit Eric, 13 ans, nous rappelle joyeusement à l’ordre en français ! : « Allez on y va travailler ! ». Spatules aux mains et salopettes déjà tachées, nous entamons la deuxième partie de la journée de travail, qui durera jusqu’à 20h30, ragaillardis à mi-parcours par la bonhomie et les gâteaux de Davo, jeune boulanger de 22 ans qui prend tous les jours le temps de venir nous aider. L’objectif est très ambitieux, le rythme soutenu et le travail toujours collectif : les enfants du village, les ouvriers et les bénévoles de la diaspora s’unissent tous ensemble pour la rénovation de l’école. Et ce projet prend tout son sens lorsqu’on le situe dans le contexte géopolitique de la région. « En rénovant l’école de ce village frontalier avec l’Azerbaïdjan, vous défendez, autant que nos soldats, cette frontière », nous remerciera avec émotion le maire de Sarigyugh lors de l’inauguration. Honneur immense, démesuré même, au regard des sacrifices que tous les habitants de ce village accomplissent chaque jour.

Sur le chemin du retour, les montagnes s’enchaînent les unes après les autres, au rythme des chants qui résonnent dans le minibus jusqu’à notre arrivée chez Anahid, la gérante de la Guest House où nous résidons. Là, nous sommes toujours accueillis par des « parev dzez » et un regard maternel bienveillant. Sa maison est typique, et de la terrasse, les montagnes du Tavush s’offrent à notre regard. Pour Anahid, qui reçoit les bénévoles pour la deuxième fois, c’est un vrai plaisir. « Je suis très fière de ce qu’ils font pour la ville de Sarigyugh ! Et j’aime les avoir chez moi, j’aime les voir vivre et rire ! Ils sont chez eux ici. Et ils me manquent quand ils ne sont plus là ». C’est vrai, le soir est un moment de convivialité et de partage. Nous nous reposons et profitons d’une soirée d’été pour faire de la musique en apprenant à nous connaître. Le ciel noir, les montagnes, le son d’une guitare ou d’un dehol, les rires, les confidences… Nous créons des liens.

Les week-ends, nous profitons de notre temps libre pour visiter notre beau pays, découvrir ou redécouvrir la capitale, vivre des sensations fortes au Yell Extreme Park ou bien se reposer aux bords du majestueux lac Sevan. La dernière semaine, nous avons eu la chance de visiter un orphelinat pour enfants handicapés dans la banlieue d’Erevan, orphelinat que le programme a pu aider financièrement grâce à la générosité des donateurs. Et nous avons ce sentiment unique d’être exactement là où nous devons être.

Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°266